dimanche 27 février 2011

Gonzo call you


"What are you doing ?
-I don't know, man !"



mercredi 16 février 2011

Y a des marins qui chantent

Je me tire, alors d'ici-là, baisez donc un coup !

mercredi 9 février 2011

Jack K. talkin' to you

Ecoutez-le, là, suspendu aux mots comme un calvaire, poète maudit avec la peau abimée par la morphine, la bouche désséchée par les mots. Lorsqu'il déclame, les autres se taisent pour écouter, les yeux grands ouverts, les genoux repliés sous leurs culs, et le silence se fait -le silence se fait toujours-
Alors, il déclame:
-Regarde, par delà la forêt, par delà les plaines, les montagnes, regarde-la, elle est tout au bout du bout du monde, et c'est la Mer, la Mer, charriant en son ventre des tonnes de poissons idiots, mort-nés décapités par une fourchette, et c'est aussi le pécheur fouetté par le grand vent du large, avec ses épaules musclées par les longues heures de travail, à remonter le filet. L'embrun à nul autre pareil, la clope rapidement fumée entre les rochers, regarde, mec, regarde ! Et si tu ne l'as jamais vue, si tu ne l'as jamais contemplée, dis-toi que tu l'as déjà ressentie, car c'est elle ! C'est elle que tu ressens dans tes tripes, c'est d'elle que tu es constitué, c'est d'elle que tu es né, et c'est encore elle qui t'emportera ! Pense au saumâtre, pense aux algues, pense au sable et aux rochers, pense aux mouettes géantes qui tournent dans ta tête en laissant éclater leurs cris presque humains, pense au froid et au chaud, pense aux vagues abattant les vaisseaux qui voyagent encore sur la grande route du rhum ! Pense à tes frères esclaves noirs dont les âmes torturées hantent les recoins des câles des bateaux, pense aux couleurs et aux formes, à la pluie et au crachin, à la bite et aux couilles tranchées d'Ouranos ! Que tous soient sauvés, que tous soient bénis, car de la Mer, nous sommes tous les enfants !
Ainsi parlait Jack K, et lorsqu'il parlait, tout le monde l'écoutait.

lundi 7 février 2011

Church of Tomorrow

Il releva ses mains perdues dans les plis de sa robe et les joignit dans un geste gracieux et aérien, en signe de prière. Il était beau comme un dieu, portant fièrement ses vingt-et-un ans, la lumière se posait parfaitement sur son visage pâle de futur vieux beau. Les fidèles étaient pendus à ses lèvres et il lui suffisait d'une seule parole prononcée pour les plonger dans la transe la plus dingue, la plus voluptueuse, celle du sexe.
Ses yeux brillaient d'un éclat nouveau et il prit cet air sérieux, concentré comme à chaque fois qu'il s'apprêtait à transcender les âmes:
-Ceci est une pizza ! Cette pizza est mon corps et je vous nourris ! Gloria à la pizza mélange spécial anchois-quatre-fromages ! La sauce est en rab', à soixante-quinze cents le flacon !