dimanche 11 décembre 2011

Cosmos Mobilis


On croyait à l'univers, l'autre-monde dans lequel, bien au chaud dans le magma des planètes, tu pouvais devenir le dieu extra-brillant, assis sur des boites de potage. Il n'en était rien, à part une gelée immonde et gluante, où surnageaient des milliers de lézards à trois têtes, vomissant de la bile, des ailes d'insectes. Cafards, cafards partout, énormes, bruissant dans l'ombre du Grand Tout.
Putain, c'était rudement moche, comme sur une petite route provinciale du Texas, le dimanche après-midi.

vendredi 18 novembre 2011

Lorsqu'un jour, plus de crackers...

Dolly était bien gentille, mais elle voulait ses crackers.
 Malheureusement, la flamme sacrée n'allait pas se garder toute seule.

jeudi 10 novembre 2011

samedi 8 octobre 2011

Venez au Mickey Club

Le froid était revenu, il était temps d'abandonner les enfants dans la forêt. Avec un peu de chance, les renards les mangeraient dans la nuit.
D'autres étaient dans l'Autre Monde, car c'était beaucoup plus fendard because drogues, alcool, et parfois un peu de sexe.

jeudi 4 août 2011

No milk today

Le sergent McKenzie l'avait mauvaise:
-Alors là, les gars, on est pas prêts de botter le cul à ces salauds de Viets. Qu'est-ce qu'on va dire l'Oncle Sam, hum ?
-Chuis vraiment vraiment sorry sergent, j'l'ai pas fait exprès. C'est le soldat Tequila qui m'avait filé c'te boutanche...
-Ta gueule soldat ! Putain de balance !
Et les autres reprirent en choeur:
-Putain de balance ! Putain de balance ! Putain de balance !
Le sergent McKenzie l'acheva d'une balle dans la tête. Après tout, c'était lui le chef, c'était aussi lui qui portait le mieux l'uniforme. Il fallait bien se faire respecter.
Ils abandonnèrent là leur camarade et s'éloignèrent dans les rochers se faire exploser la tête par des grenades.

vendredi 8 juillet 2011

Les déviants


Ils se réunissaient dans l'ombre.
 On avait rien à dire sur eux; ils oubliaient tout.

mercredi 29 juin 2011

Une fable moderne

Ce n'était pas tout, il fallait aussi se lever tôt le matin pour gagner les pâtes du soir. Ils étaient presque cent à la maison, et chaque jour, il se sentait un peu plus las de devoir se battre pour ces larves-parasites qui piaillaient quand il n'y avait pas assez à manger.
"Bordel de bordel de merde, espèce de fainéant, hurlait Rosa, sa femme chérie, tu vas bouger ton gros cul mou et nous rapporter d'la bectance oui ou merde ? T'es une rare enflure, ça oui, encore jamais vu ça, et pourtant, tu peux me croire: j'ai été mariée au moins une bonne centaine de fois !"
Elle braillait aussi, dès qu'une larve se mettait à chialer:
"Et les mioches, hein ? T'y pense aux mioches ? Qui est-ce qui va encore devoir s'en occuper, hein ? Surtout qu'ils ont le ventre vide ! De l'air, voilà ce qu'il y a là-dedans..."
Et Rosa la femme chérie enfonçait un doigt accusateur dans le gras d'un de leurs chers petits.
"De l'air ! De l'air !"

Un jour, il en eut assez. On était mardi, il sortit un flingue, le pointa vers la tête de Rosa, sa femme chérie, et regarda le sang gicler partout.
Ensuite, il vida son chargeur, balles après balles sur les larves.

lundi 13 juin 2011

dimanche 12 juin 2011

samedi 11 juin 2011

Milice 1.0

Ouais, fusil-mitraillette, magnum et pistolet automatique.
L'odeur de la poudre, du souffre.
Le sang qui gicle, drôle d'impression, mon petit Norma Jean.
Quand tu rentre à la maison, on te passe un nouveau coup de tondeuse à main sur le crâne, histoire que tout ça soit tout lisse, tout beau, tout frais, pour la nouvelle baston.

dimanche 15 mai 2011

XANADU


XANADU XANADU XANADU

samedi 14 mai 2011

Charleville, terminus.

Salut P'pa et Mam': C'est toujours tout pourri Charleville-Mézières: y a même pas un fast-food, quoi ! Rien. Les gars ici, y sont pas comme nous, y sont comme qui dirait renfermés, là-haut, dans les hachélèmes. Mais je suis pas tout seul, hein, z'inquiètez pas, y'a mon pote Paul, y s'occupe bien de moi. Paul, il dit que je fais des trucs comme qui dirait pas mal, genre j'pourrais gagner du fric ou quoi, enfin j'en sais rien, mais ça pourrait permettre de payer la chambre du Novotel, pasque c'est un peu la dèche, et les gens du Novotel, ils commencent à ne plus nous voir d'un très bon oeil.
Surtout qu'hier soir, on s'est encore engueulés avec Paul. Il était bourré et il a bousculé le personnel et tout ça. Là, il dort du sommeil du juste. Je crois que je vais faire ma valise et que je vais le laisser là: il voulait voir Charleville, il va être servi ! Mais moi j'en ai assez bouffé, je me tire !

J'embrasse bien fort P'pa et Mam', signé, le petit Arthur.

mardi 26 avril 2011

The last-last-last end of the world

Il était trop tard: l'espèce humaine était foutue, tout ça à cause de quelques salopes ayant refusé l'avortement.
"Dieu existe !", beuglaient-elles avant que les soldats n'enfonçent le canon de leurs fusils dans leur sale ventre mou.
"Et la capote, c'est pas fait pour les chiens !", pensa avec justesse le jeune soldat Norma Jean en balançant sa botte dans les premières côtes venues. Provoquant douleur, souffrance et agonie.

vendredi 15 avril 2011

Where did you sleep last night ?

C'était l'apogée, et il suffisait de sortir dans les rues pour s'en rendre compte. Putain ! Il fallait enjamber les corps nus, ou vaguement habillés des jeunes rastas défoncés, tambourinant sur des tam-tam, tambours, contrebasses etc, tout ce qui pouvait vous permettre de faire de la musique, en réalité, et tant pis si c'était des ordures. C'était les vibrations, mec, les putains de vibrations de musique venues du fin fond des âges, te remuant les tripes en cadence jusqu'à ce qu'elles cèdent. Tout le monde, d'un coup, avait décidé d'arrêter de travailler. Malheureusement, tout le monde aussi ignorait, qu'à des kilomètres de là, le Président des Etats-Unis d'Amérique en personne, comme le vilain gosse qui n'était jamais invité aux anniversaires, s'apprêtait à apppuyer sur le gros bouton rouge qui clignotait :"Surtout, surtout, ne pas appuyer !"

mardi 12 avril 2011

mercredi 6 avril 2011

mardi 29 mars 2011

Waiting for the sun

Et puis attendre, une heure, deux heures, trois heures, et parfois même toute la journée, et parfois même toute la putain de semaine, tout en sachant que lorsqu'on sera arrivé, il sera déjà trop tard et c'est reparti pour un tour, on compte les heures. Et finalement, on ne sait pas trop ce que l'on attend, peut-être simplement un truc genre "autre chose". 

mercredi 23 mars 2011

Ultra

Car, à cet instant précis, personne ne savait encore qu'il allait mourir. Il finirait, comme bien d'autres avant lui, par sentir mauvais et son cadavre serait traîné par un char autour des remparts de la ville dorée sous les vivats et les applaudissements de la population. Il laisserait de longues traces de sang qui se mélangeraient avec le sable ocre et soudain -paf- il n'existerait plus.  
Quelqu'un, tout au fond de la salle crierait alors:
-C'est quoi cette fin de merde ? C'est mal filmé et les dialogues sont à chier ! Qu'on me trouve le réalisateur et qu'on le pende haut-et-court !
Il s'énerverait et piétinerait le pop corn à grand bruit, mais ça ne changerait rien, car c'était, irrémédiablement, terriblement, fatalement la Fin.

lundi 21 mars 2011

mardi 8 mars 2011

dimanche 27 février 2011

Gonzo call you


"What are you doing ?
-I don't know, man !"



mercredi 16 février 2011

Y a des marins qui chantent

Je me tire, alors d'ici-là, baisez donc un coup !

mercredi 9 février 2011

Jack K. talkin' to you

Ecoutez-le, là, suspendu aux mots comme un calvaire, poète maudit avec la peau abimée par la morphine, la bouche désséchée par les mots. Lorsqu'il déclame, les autres se taisent pour écouter, les yeux grands ouverts, les genoux repliés sous leurs culs, et le silence se fait -le silence se fait toujours-
Alors, il déclame:
-Regarde, par delà la forêt, par delà les plaines, les montagnes, regarde-la, elle est tout au bout du bout du monde, et c'est la Mer, la Mer, charriant en son ventre des tonnes de poissons idiots, mort-nés décapités par une fourchette, et c'est aussi le pécheur fouetté par le grand vent du large, avec ses épaules musclées par les longues heures de travail, à remonter le filet. L'embrun à nul autre pareil, la clope rapidement fumée entre les rochers, regarde, mec, regarde ! Et si tu ne l'as jamais vue, si tu ne l'as jamais contemplée, dis-toi que tu l'as déjà ressentie, car c'est elle ! C'est elle que tu ressens dans tes tripes, c'est d'elle que tu es constitué, c'est d'elle que tu es né, et c'est encore elle qui t'emportera ! Pense au saumâtre, pense aux algues, pense au sable et aux rochers, pense aux mouettes géantes qui tournent dans ta tête en laissant éclater leurs cris presque humains, pense au froid et au chaud, pense aux vagues abattant les vaisseaux qui voyagent encore sur la grande route du rhum ! Pense à tes frères esclaves noirs dont les âmes torturées hantent les recoins des câles des bateaux, pense aux couleurs et aux formes, à la pluie et au crachin, à la bite et aux couilles tranchées d'Ouranos ! Que tous soient sauvés, que tous soient bénis, car de la Mer, nous sommes tous les enfants !
Ainsi parlait Jack K, et lorsqu'il parlait, tout le monde l'écoutait.

lundi 7 février 2011

Church of Tomorrow

Il releva ses mains perdues dans les plis de sa robe et les joignit dans un geste gracieux et aérien, en signe de prière. Il était beau comme un dieu, portant fièrement ses vingt-et-un ans, la lumière se posait parfaitement sur son visage pâle de futur vieux beau. Les fidèles étaient pendus à ses lèvres et il lui suffisait d'une seule parole prononcée pour les plonger dans la transe la plus dingue, la plus voluptueuse, celle du sexe.
Ses yeux brillaient d'un éclat nouveau et il prit cet air sérieux, concentré comme à chaque fois qu'il s'apprêtait à transcender les âmes:
-Ceci est une pizza ! Cette pizza est mon corps et je vous nourris ! Gloria à la pizza mélange spécial anchois-quatre-fromages ! La sauce est en rab', à soixante-quinze cents le flacon !

lundi 17 janvier 2011

L'autre monde

"-Dans l'autre monde, mon petit, ça ne se passerait pas comme ça. Y'aurait des tas de machins brillants et puis aussi de la musique, de l'alcool et des filles nues, avides de sexe, regards lubriques, langues passées sur les lèvres et nichons surgonflés. Qu'est-ce que t'en dis, Dwaine ?
-Des conneries, mec, rien qu'un tas de ramassi de conneries. Je peux jurer ! Pas une nana saine d'esprit n'accepterait de coucher avec toi. T'es bien trop laid ! Même dans le noir, elles refusent de t'approcher. Voilà le problème, Teddy, et t'es bien trop con pour t'en rendre compte, aussi. Alors maintenant, laisse-moi manger mon ragoût tranquille, et après, au boulot, on a pas toute la journée !"

lundi 10 janvier 2011